Concert Ana et le Lion d’Or
Musique de Ana Sokolovic
Conception et direction artistique. Montréal
Ana et le Lion d’Or
Chants d’amour de toujours
Musiques de Sokolovic
« …continuum shunning fashions with passion is fulfilling its aims regardless of names » _Francisco Tanzer
Geneviève Déraspe et moi voulions monter sur scène, ensemble, encore. Avec Chloé et Brigitte. Voix, flûte, violoncelle et piano, tout ce qu’il faut pour être heureux.
Tout de suite une œuvre s’impose : les Tanzer lieder de Ana.
Coïncidence (si une telle chose existe) : la Série Hommage de la SMCQ
L’occasion est trop belle, nous sautons dessus. La SMCQ nous bénit.
Ce sera un concert tout Sokolovic.
Mais j’avais un immense désir de faire de cette soirée plus qu’un magnifique concert.
J’ai toujours soif de ces soirées dont on sort le cœur un peu gonflé, ou touché, ou moulu. Des concerts où l’on me donne un peu plus que du travail et du savoir-faire. Des concerts qui proposent, qui donnent des pistes, qui nous sortent de notre confort passif de public assis dans le noir bien à l’abri avec notre petit feuillet photocopié à la main. Des concerts subjectifs, dans lesquels un peu de l’imaginaire de l’interprète montre son jupon.
Il s’agit parfois d’un rien, de plusieurs petites choses, un peu de théâtre, une touche d’éclairage, une salle dont les murs racontent des histoires. Un musicien sur scène nous offre de la musique, des sons, mais bien d’autres choses. Entre lui et son public, il y a de la complicité, de la proximité, des regards, un peu de drame, un rire, et tout à coup, ce n’est plus un concert, c’est une histoire, c’est un moment mémorable. Chacun retourne chez soi un peu dérangé, un peu dérouté, touché, le cœur rempli, gonflé, un peu meurtri peut-être.
Les Salons de l’Ombre Jaune, ce sera ça, Évidemment de la musique nouvelle, de la musique qui pose des questions et qui se donne des réponses dans une langue qu’on apprend au fur et à mesure, offerte en toute subjectivité. L’Ombre Jaune est un être subversif et raffiné, qui donne des soirées mémorables, qui aime manipuler ses invités, les troubler, les subjuguer, les détourner.
Nous disions, ce sera un concert tout Sokolovic. Tellement de personnages, tellement d’histoires, de mots de partout qui disent plein de choses, dans les Danses et Interludes, dans Vez! Ana Sokolovic, c’est la Grande Raconteuse. Et de quoi ça parle tout ça? Je pense que ça parle d’amour, bien sûr.
En exergue, pour éclairer les chapitres de l’histoire, quelques bribes de Pierrot Lunaire, bien noir et cinglant, comme une prophétie de musique moderne grimacée par la voix d’un enfant fou.
Saya cinta padamu (c’est en indonésien)
Conception et direction artistique : Marie-Annick Béliveau pour Les salons de l’Ombre Jaune
Éclairages : Jonas Bouchard
Marie-Annick Béliveau, mezzo-soprano
Geneviève Déraspe, flûte
Chloé Dominguez, violoncelle
Brigitte Poulin, piano
Ana Sokolović, Tanzer Lieder (2004) – Love Songs (2008) (extrait) – Danses et interludes (2003)– Vez (2005)
Arnold Schönberg, Pierrot Lunaire, op 21 (1912) (extrait)